2500 km en terres du hamac !

En 2017, j’ai eu la chance de faire mon plus beau voyage en terres du hamac. Je décide de retourner au Brésil, cet immense pays du hamac. Le but de ce voyage était d’aller à la rencontre des meilleurs artisans du Nordeste. Je connaissais une association gouvernementale qui fait la promotion de l’artisanat haut de gamme : Ceart. Ils m’ont aimablement donné les coordonnées des tisserands les plus réputés. Cette association se charge un peu comme chez nous en France de classer et de donner des titres aux “meilleurs artisans”, “meilleurs ouvriers de France” …

Rencontres avec les artisans brésiliens

Tout d’abord, Je les ai appelés un par un et j’ai commencé mon périple. 2500 km sur les terres du hamac dans le Nordeste en bus, taxi ou moto. Le but n’était pas d’acheter des hamacs car je ne pouvais pas me charger dans mes bagages. Mais uniquement à m’intéresser à diverses formes de tissage. Ces artisans ne voient quasiment jamais de visiteurs car ils habitent trop loin dans le désert. Ils se déplacent de salons, en foires artisanales, à Rio, Sao Paulo ou Fortaleza … L’un d’entre eux avait même déjà exposé son art lors d’un salon à New York ! L’accueil fut grandiose…

Je vous embarque dans mon périple… sur les terres du hamac. Suivez le guide !

Varzea Alegre, le hamac au point Richelieu en percale de coton

Accueil grandiose par Ceilda et Rozinha, deux femmes handicapées dotées d’une énergie sans limites. C’est elles qui sont allées à New York ! Cette association de tisserandes de Varzea Alegre figure même dans le Guinness book des records pour avoir réuni 150 crocheteuses sur la place de la ville. Tellement actives, j’ai pu faire une commande de 20 hamacs que Rozinha s’est chargée d’exporter via mon fabricant principal au brésil. Vous les trouverez dans notre rayon hamac luxe du Brésil.

Technique : broderie Richelieu (Italie XV ème siècle), toile en percale de coton, franges au crochet. Seuls quelques passionnés continuent en France à broder selon cette technique.

Plus d’infos sur les hamacs de Mocoto.

Icapui, le hamac en broderie Labyrinthe

L’adresse n’était pas simple à trouver mais sur la moto de Joab, à force de demander…. Cette très ancienne technique de broderie amenée par les Portuguais au Brésil est toujours en activité au Brésil dans cette association d’Icapui. De plus en plus coûteux car très long à réaliser, les hamacs sont aujourd’hui introuvables. J’ai pu en conserver un dans ma collection personnelle !

Plus d’informations sur le hamac labirintu.

Beberibi, le hamac en fibre naturelle

A Beberibi, c’est à partir de la feuille du palmier Carnauba qu’est extraite la fibre pour fabriquer la corde utilisée dans ces hamacs. Très long et coûteux à réaliser, ces hamacs sont de plus en plus rares. La corde de polypropylène à détrôné cette technique. Les hamacs en fibre naturelle (hormis le coton) ne se trouvent plus que dans des coins reculés de l’Amazonie.

Cural Grande, le hamac tout crochet

Le crochet est une technique bien connue. Il fût très difficile de trouver Curral Grande dans le district de Barra à Sao Gonzalo do Amlarante. Ces femmes ont été passionnantes. Leurs histoires sur les origines du crochet dans leur village était incroyable. C’est la volonté d’une seule personne qui a entraîné avec elle tout un village (la vieille dame dans le hamac). C’est une spécialité à Curral Grande ! Aujourd’hui, trouver un hamac entièrement fait au crochet relève de l’exploit. Le dernier hamac en photo fait partie de ma collection personnelle.

Santana do Cariri, le hamac en dentelle au fuseau

Il existe des traces vieilles de 2000 ans de ce type de tissage, un dérivé de la passementerie. Colbert décida en 1665 d’arrêter son importation et fonda les manufactures royales. Il existe à Santana do Cariri bien loin dans le désert du Sertao une association de passementières très actives. Il n’y avait qu’un seul hamac à vendre. Je l’ai acheté sans hésiter ! Pour le moment il est en vente sur notre site. Terminera t’il dans ma collection personnelle ?

Le hamac au point d’étoile à Aiuaba

Le point de croix est très connu. Celui qui l’est moins est le point d’étoile. Plus long à réaliser, il a l’avantage d’offrir un revers avec le même décors. Le point de croix est joli d’un seul côté. Cette association de femmes m’ont accueilli avec beaucoup de sympathie. Elles étaient toutes tellement étonnées de voir un Français faire ce voyage jusqu’à leur village bien reculé! J’ai pu acheter un modèle à Raymunda qui, tout en nous promenant dans les rues pavées de son village, m’a raconté l’histoire de sa vie dans ce désert où la vie est si dure. Vivre avec tant de difficultés et rester avec un tel code d’honneur, respect.

Plus d’informations sur les hamacs au point de croix.

Ce fut là mon plus beau voyage à la découverte d’artisans passionnés de hamacs. Certains endroits étaient tellement isolés qu’il était difficile de trouver les lieux. Parfois un village voisin n’était même pas au courant de la spécialité de tissage qui existe juste à côté de chez eux. La difficulté était aussi liée au fait que le Brésil étant devenu si dangereux, les banques ne manipulent plus du tout d’espèces. J’étais parfois obligé de quitter les lieux pour prendre un bus, aller en ville pour recharger mon porte monnaie ! Quel voyage !!

Bernard Lavilliers était tombé amoureux de ce coin du Brésil. Les terres du hamac… Le Sertao !

Pour aller plus loin :

Vous aimez les histoires de nos créateurs ? Découvrez sur le blog une sculpture hamac étrange mais superbe, un illustrateur touche à tout original, ainsi que des histories fascinantes de nos autres artisans et créateurs.

Hamcalement votre.

Frank Jouret.